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Dimanche 17 novembre 2024 – Ziguinchor

La famille des AAC en villégiature à Ziguinchor s’est considérablement agrandie depuis hier. Les accompagnants, conjoints et autres membres des missions médicales ont finalement atterri dans la nuit de samedi au Cap Skirring. C’est donc une assemblée de plus de 80 personnes qui s’est retrouvée, en soirée, pour un repas partagé sur la terrasse de l’hôtel Kadiandoumagne. Et afin que la fête soit complète, l’équipe locale de mécaniciens encadrée par Guy, ainsi que quelques responsables de postes de santé ayant pu faire le déplacement, ont été invités à se joindre au groupe.

Nos chefs cuisiniers, Bernard et Cyril, ont investi les fourneaux de l’hôtel et préparé un délicieux repas. Moment d’échange, de partage, de convivialité, qui marque cette édition de la RSA, en attendant la prochaine.

Le chef de convoi, Gilbert (bien fatigué il faut l’avouer, à tel point que sa voix l’a lâché), heureux d’avoir conduit à bon port équipages et véhicules, a remis le traditionnel sifflet de ralliement dans les mains de Yannick, gardien de l’instrument jusqu’en 2026. A qui sera-t-il transmis ? Trop tôt pour le dire.

Pierre, le président, n’a pas manqué de remercier tous les partenaires ayant facilité notre route. Dans cette ambiance chaleureuse, agrémentée de chansons populaires détournées pour célébrer les convoyeurs (avec Jean à la guitare bien sûr), la soirée s’est étirée, « tranquillement » (comme dirait Gilbert quand on roule en convoi). Etiré aussi, l’aligot, cuisiné par nos chefs, qui a donné bien du mal aux serveurs locaux découvrant cette étrange mixture !

L'équipe médicale

Samedi après-midi nos médecins ont été reçus à l’hôpital régional de Ziguinchor, par le directeur-adjoint et plusieurs membres de l’équipe soignante. Un don important de matériel a été déposé dans différents services : chirurgie, dermatologie, service réanimation. Un lot conséquent aussi en chirurgie orthopédique ainsi que du matériel de kinésithérapie. Une convention a été établie à cette occasion, concernant l’entretien de ces matériels par l’hôpital. Une liste précise de besoins sera transmise dans les semaines à venir, et cela afin de laisser suffisamment de temps pour collecter les équipements demandés avant la prochaine RSA.

Sur le retour, rencontre insolite : un véhicule ambulance RSA année ???? Un peu sale, mais en parfait état apparemment. Même les autocollants ont résisté. Du sacré matériel……

Impressions de fin de convoi

Depuis que les accompagnants sont arrivés, chacun raconte, à sa manière, le convoi. On glane ainsi quelques anecdotes ayant marqué les convoyeurs.

Patrick, quel que soit l’endroit, est toujours disponible pour une réparation : ici, une chasse d’eau, là, une serrure… accueil enthousiaste garanti.

Les mécanos n’ont pas réparé que des moteurs : rustines sur les matelas percés (la palme revient à Valérie !), semelles de chaussures recollées, pare-choc redressé au sèche-cheveux…. rien ne leur résiste.

Claude (le savoyard) a lavé sa tente pendant 2 jours pour enlever l’odeur du chat venu copieusement l’arroser pendant la nuit à Boujdour…..

Le camion 27, dernier du convoi, s’arrête en voiture balai dès qu’un véhicule est en souffrance. Mais qui accompagne le camion 27 quand il tombe lui-même en panne, en plein Sud-Maroc ? Grand moment de solitude.

Il y en aurait encore beaucoup à relater. Et nous n’entrerons pas dans le détail des nombreuses « pauses techniques » destinées à soulager des besoins naturels, dans des sites parfois peu adaptés comme près du trou du diable (5 novembre) où Josiane s’est transformée en « dame-pipi »  autour de la bâche installée sur les portes arrières du Kangoo. De quoi créer des liens solides entre convoyeurs ! Comme les ronflements, sonores, pas toujours en harmonie, montant ou descendant la gamme, dans une franche promiscuité tout juste préservée par le fin nylon des toiles de tente….

Bref, le convoi se vit de manière intense, qu’on le veuille ou non et laisse son empreinte sur chacun.

PS : A tous ceux qui voudraient faire un cadeau de Noël à Jean-Marc, voilà une idée : une barre de remorquage (il bat tous les records de traction avec la voiture 15).

Josiane et Véronique sont encore plongées dans des listes !!!!! Ce n’est pas pour la douane cette fois, mais pour les hôpitaux locaux et le matériel remis. Sûr que leurs rêves vont être quadrillés dans des tableaux Excel pendant encore plusieurs jours.

Belle découverte ce matin pour quelques nouveaux convoyeurs en allant écouter la grande chorale de Ziguinchor à la cathédrale pour la messe dominicale. Frissons garantis. Ce sera une des seules sorties en ville ce dimanche. Les déplacements sont restreints en ce jour d’élections et nous profitons de la quiétude au bord du fleuve pour nous ressourcer.

Prêts pour une bonne action !

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samedi 16 novembre 2024 – Ziguinchor

Il faut bien le reconnaître, même si, au premier abord cela peut paraître un peu trivial, nous avons tous beaucoup beaucoup apprécié de retrouver le confort de nos vies occidentales dans nos hôtels respectifs ! C'est donc parfaitement décapés et l'œil frais que nous avons repris ce matin nos activités de la veille.

Grand déballage !

De l'outillage.....
Des pare-brises de rechange, très utiles pour les ambulances qui roulent essentiellement sur des pistes....
Des moteurs entiers, et il faut une certaine technique pour les sortir des voitures.

Toutes les autres pièces mécaniques que Guy, sur place pendant 6 mois, va utiliser pour l'entretien de toutes les ambulances déjà en circulation, (une soixantaine), certaines depuis de nombreuses années .

Tout le materiel medical a été déballé et trié. Pour être sûr qu'il n'a pas souffert pendant le transport, certains sont prêts à tester !

Toutes les bouteilles plastique sont compressées, grâce à une technique bien particulière mais d'une efficacité redoutable !

Quand la voiture est vide, elle peut partir au lavage. La station est un peu débordée et il nous faudra bien 2 jours pour tous passer.

Avant
Pendant
Apres......

Et pour finir, la déco !

Les CB ont été démontées. José a attrapé le rouleau de peinture et, d'une main de maître, remis à neuf tous les planchers avant la fixation des brancards. Après tout ce trajet, elles ont belle allure ces voitures !

Nous avons rendez-vous à 14 h avec la directrice de l'Alliance Française, Nathalie Carratié-Faye, et la responsable de la médiathèque Abibatou Diop. Les AAC ont apporté dans leurs bagages 3 ordinateurs pour cette structure. L'Alliance a été victime des émeutes en juin 2023 à Ziguinchor. La directrice nous fait visiter le site.

Avec beaucoup de courage et très peu de moyens financiers, toute l'équipe de l'Alliance s'est mobilisée pour évacuer, démolir ce qui était trop endommagé, puis réhabiliter éventuellement. Les activités n'ont jamais cessé, sous forme d'ateliers en plein air. La médiathèque est installée provisoirement dans un espace couvert. Système D, avec beaucoup de bonnes volontés.

La délégation des AAC découvre avec stupeur, et un vrai pincement au cœur, les dégâts. Il reste beaucoup à faire pour que l'Alliance retrouve sa vie d'avant : salles de cours équipées, restaurant, médiathèque pour les étudiants, maison des artistes, ..... Des dossiers de demande d'aides sont en cours, avec un permis de construire pour un bâtiment Diola ... Comme on le dit ici, Inch Allah...

Nous retraversons la ville. En ce samedi après-midi, veille d'élections législatives, chacun vaque à ses occupations dans le calme. Demain, toutes les activités seront suspendues. Les marchandes sur le trottoir nous ont prévenus de leur absence. Ce sera sans doute pour nous aussi une journée "farniente".

Sur le bord du fleuve, le nouveau musée en mémoire du naufrage du Joola (26 septembre 2002 - près de 2000 morts) dresse sa proue fièrement. Lui aussi sera fermé demain, mais nous ne manquerons pas d'aller le visiter dès que possible.

Vendredi 15 novembre 2024. Bona/Ziguinchor

Avant de parler de la dernière étape, retour sur la soirée d'hier qui restera sans doute dans les annales des RSA.

Malgré l'heure très tardive, une foule massée sur le bord de la piste nous attend, avec chants, percussions et un enthousiasme débordant qui, vite, nous incite à surmonter la fatigue de la journée.

Sur la place du village, chapiteaux et sièges sont dressés depuis le début de l'après-midi, la population et son maire comptant sur notre arrivée aux alentours de 15 h. Discours de bienvenue, remise d'ordinateurs pour l'école.

Très rapidement, écrasant les paroles institutionnelles, un mouvement de foule aux sonorités africaines s'introduit sur la place, propulsé par un personnage juché sur des échasses, mi-bienveillant, mi-effrayant, surtout pour les enfants. Le tiakaba (en woloff) ou yunkuliba (en mandingue, le dialecte le plus utilisé dans le village). Remontant toute la place, il draine les villageois jusqu'aux "officiels", dans une danse endiablée spectaculaire.

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Puis nous sommes conviés à un repas préparé par les femmes du village. Poulet mariné, sauce oignons et toute la garniture adéquate. Un régal pour nos estomacs affamés.

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Il est fort tard lorsque, après toutes ces festivités, nous rejoignons notre couche, campement du village pour les uns, tente pour les autres (pour la dernière fois).

Le matin, au réveil, nous découvrons un village dans un écrin paradisiaque, au bord du fleuve Casamance, avec des fromagers (l'arbre local) multicentenaires. L'étape du jour étant courte, nous profitons abondamment de ce cadre magique avant de remercier encore et encore pour son accueil toute la population et de remonter dans nos voitures.

Rencontre matinale sous le fromager avec les anciens du village
Debut de journée à l'école maternelle

Nous reprenons la route à travers une campagne verdoyante, parsemée de rizières. La toute nouvelle route, encore en chantier par endroit, rend le trajet plus facile.

Petite halte à Bignona pour saluer la municipalité en prévision de la livraison lundi d'un Master ambulance mis à disposition par le SDIS 63.

Dernier arrêt pique nique pour le convoi. Le camion cuisine se déploie pour la dernière fois. Et ne croyez pas que nous avons fini les restes. Nos cuistos nous ont une fois de plus régalés. Encore merci à eux.

Tout à l'heure nous serons à Ziguinchor, notre point d'arrivée. 6127 kms au total, 19 jours de route avec une moyenne de 10/12 h de conduite par jour, et pour l'anecdote (il y en a qui ont compté) 55 h dans des postes de douane.......

la RSA n'est pas finie, loin de là. Seul le trajet s'achève, avec sa vie en collectivité si particulière, qui laisse tant de souvenirs.

15 h. Nous retrouvons avec émotion la vue magnifique sur Ziguinchor depuis la digue et le pont sur le fleuve Casamance. Les pluies ont été fortes ici aussi. Le fleuve a pris ses aises largement au delà de ses limites habituelles.

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Dans un concert de klaxon, nous entrons en ville jusqu'au parking de la gouvernance. Un comité d'accueil est en place avec musiciens, danseurs et personnages maléfiques en tous genres ! Pendant plus d'une heure, sous un soleil de plomb nous serons entraînés dans un festival sonore qui nous transporte et nous émeut en même temps.

Il faudra pourtant penser à la suite..... vider les voitures, sous l'égide d'une organisation sans faille pilotée par Josiane et Michèle. Surtout ne pas mélanger les destinataires, les premières missions et livraisons commencent lundi.

Après toutes ces émotions, rien ne vaut une gazelle au bord du fleuve.....

Jeudi 14 novembre 2024 – Warrang/Bona

Départ à l'aube, dans la brume matinale. Les enfants sont en chemin pour l'école, cartables sur le dos. Les cours débutent à 7h30. Tous n'ont toujours pas cette chance. Dès la sortie du village, nous apercevons de frêles silhouettes occupées à la récolte des arachides. Plus loin, les enfants talibés ont débuté leur journée d'errance et de mendicité.

Nous roulons pendant presqu'une heure sur une piste de sable rouge, bien ondulée (identifiée comme route départementale). Une halte s'impose dès que nous retrouvons le goudron.

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Le tracé a certes été chaotique, mais il nous a permis de découvrir des paysages et des arbres remarquables.

Nous retrouvons la RN1, direction Kaolak. Itinéraire très emprunté par des camions aux allures de mastodontes. Le goudron souffre beaucoup. Les dépassements sont périlleux. Vigilance totale. Heureusement, la solidarité fonctionne à fond via la CB.

Il a énormément plu ces dernières semaines, la végétation est luxuriante.

Deux mondes se côtoient, à quelques mètres. Moteur d'un côté, animal de l'autre. Complètement gazés par les pots d'échappement défaillants des forçats de la route, nous rêvons de campagne et d'air pur, tout en évitant, à gauche, un âne surgissant à l'improviste, à droite une moto dérapant dans le sable, et en face, un magnifique troupeau de vaches déambulant avec grâce et lenteur sur la moitié de la chaussée. Les routes sénégalaises sont en permanence pleines de surprises.

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Aux abords de Fatik, après avoir traversé le fleuve Saloum, nous longeons les marais salants.

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Au cours d'une pause, Alexandra fait des heureux, avec quelques ballons de baudruche

13 h, nous prenons notre courage à deux mains car nous arrivons à la frontière. 4 postes de douane à franchir. La sortie du Sénégal se déroule plutôt rapidement. Tout juste un petit circuit de tourniquet, avec ventilateur s'il vous plaît ; Direction la frontière gambienne, à 200 mètres. Le poste de douane est une fourmilière : militaires et policiers affairés, poids lourds en nombre, stationnés là où ils peuvent, marchands ambulants en tous genres et grappes d'enfants qui mendient aux fenêtres des voitures. Au milieu de tout cela, nos 27 véhicules s'infiltrent au mieux, puis, sous les ordres indiscutables des militaires, vont se garer dans une zone à l'extérieur, en plein soleil évidemment. 43 degrés. Aucune surprise, la même situation que pour les convois précédents. Règle d'or : la patience.

16 h. Certains ont installé leur campement, profitant d'une ombre salvatrice.

17 h, le convoi s'ebranle. Pas très loin. A peine 1 km. Arrêt police gambienne. Encore quelques formalités......et nous franchissons le pont Farafeni qui enjambe le fleuve Gambie. Il ne nous faut pas plus de 30 mn pour atteindre le poste de douane de sortie du pays. Nouvelle attente, le soleil a bien décliné et la température devient tout à fait supportable. Quelques femmes proposent eau, biscuits, cacahuètes. De magnifiques oiseaux au plumage vert fluorescent s'accrochent aux fils électriques. Un mini-bus rempli à ras bord klaxonne avec insistance pour rassembler ses passagers. Scènes de la vie ordinaire, un jeudi soir, à Senoba (Gambie).

3 files d'attente, 4 prises d'empreintes et de photos, 3 ou 4 promenades de passeports plus tard, nous pouvons entrer de nouveau au Sénégal, en Casamance !!!!! Il est 20 h, nous prenons la route direction Bona où nous sommes attendus pour une remise de voiture. La soirée s'annonce longue....compte-rendu demain.

l'équipage du jour

Voiture 13 : Dominique Foncelle et Dominique Ricoux

Avec un tel chiffre, il fallait bien les garder pour la fin. Mrs relais CB. Ce sont eux qui transmettent les informations à l'arrière du convoi.

Mercredi 13 novembre 2024 – St Louis/Warrant

Retour en images sur la journée d'hier

Promenade au bord de la lagune, circuit en pirogue pour admirer les pélicans......et les crabes.

Visite de St Louis et ses maisons coloniales, le port de pêche

1er repas sénégalais.....lotte.

et le regard des enfants......

Nous quittons le camping à 8 h 30, reposés, détendus, prêts à avaler des kilomètres.

Nous traversons de nombreux villages, tous très animés - boutiques achalandées en tous genres, étals de fruits et légumes, charrettes, bus bondés où s'accrochent à l'arrière des grappes de jeunes ; Les dibiteries (boucheries) regorgent de marchandises. Les djakartas (motos taxis capitonnées de papier bulles) slaloment. On entend le ferronnier qui martèle avec force sur l'armature d'un portail. Tout près, des alignements de canapés et fauteuils luttent contre la poussière ambiante.

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Entre les villages, à l'ombre des arbres, les femmes proposent arachides, jus de citron, fleurs d'hibiscus (pour le jus de bissap), et courent aux fenêtres des véhicules dès le premier ralentissement. Avant chaque "dos d'âne", très fréquents, les emplacements sont les plus convoités.

Certains villages ont leurs traditions dans les fabrications artisanales : articles en fer blanc, sandales en cuir, vannerie.....Le contraste avec la Mauritanie est saisissant.

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Le contournement de la ville de Thies a mis en évidence une fois de plus le sens aigu de l'orientation de tous les convoyeurs. Pas un seul panneau indicateur, une circulation dense, aucune perte à la sortie !

L'aire de repos Sandia sur l'autoroute A1 nous accueille pour le pique-nique de mi-journée. On cherche l'ombre, comme on peut.....

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Nous arrivons en fin d'après-midi au centre de formation Osanam de Warrang, qui sera notre gîte pour la nuit. Ce centre est géré par l'association "Les mains ouvertes". Il accueille 230 élèves dans les domaines de la mécanique, la couture, la maçonnerie, la menuiserie.

Une des voitures de notre convoi, financée par l'association "Les Mains ouvertes" de Gerzat (Puy de Dôme) est remise au centre. Il s'agit de la voiture 16, conduite par Philippe et Jonathan.

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Pas de répit pour les bricoleurs......

Même sous une température caniculaire, rien ne les arrête. Ici, préparation du support pour intégrer un brancard dans l'un des véhicules qui sera livré demain.

Un parfum de fin de convoi....

Marie-Claire, notre plus jeune convoyeuse, nous quitte aujourd'hui à M'Bour. Elle va rejoindre à Dakar l'école dans laquelle, pendant 9 mois, en service civique, elle formera les jeunes à l'informatique. Son sourire va manquer à tout le convoi. Dans la voiture 11, sa "maman d'adoption" pleure son départ.

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Les équipages du jour :

Voiture 12 : Cyril Joal et Hervé Poumerol

L'alliance de la cuisine et de la mécanique, doublée de belles compétences en animation sur la CB. Un équipage de choc.

Voiture 14 : Bernadette Gabily et Michèle Denis

Même avec des pneus sur le toit, elles ont assuré jusqu'au bout !

Lundi 11 novembre 2024 – Nouakchott/St Louis.

Moustiques, mélodies religieuses, klaxons et bruits de circulation, tout était au rendez-vous pour nous assurer un réveil matinal. La sortie de Nouakchott un lundi matin, en plein démarrage d'activité, a relevé du rodéo. Nous sommes bien les seuls à utiliser les clignotants ! Mais tout le monde en est sorti indemne, véhicules et convoyeurs, même si ces derniers ont eu besoin de faire redescendre le stress dès le calme du désert retrouvé.

Nous roulons en accordéon, stoppés régulièrement par les nombreux contrôles de police, gendarmerie, douane, mais aussi par les troupeaux de vaches et de mules à l'instinct suicidaire.

Le désert est devenu verdoyant. Merci les pluies diluviennes de l'hivernage. On pourrait presque se croire dans nos campagnes méditerranéennes.

L'habitat est beaucoup plus dense qu'au nord du pays et de nombreux enfants nous saluent sur notre passage.

Nous arrivons enfin au passage redouté ou attendu, c'est selon l'appréciation de chacun : la digue jusqu'au poste frontière de Diama. 35 kms de piste, plus ou moins carrossable, souvent moins que plus, avec des ornières dignes des plus grands chantiers.

Au milieu de cette poussière de sable qui envahit narines, bouches et habitacles, de magnifiques vols de pélicans surveillent, dans un ballet bien orchestré, l'avancée poussive de notre convoi.

Nous croisons aussi quelques phacochères, de petits crocodiles, des oiseaux insolites. Même si le paysage est splendide, nous accueillons tous avec joie et soulagement la fin de ce périple. Il fait 43 degrés. Nous aurons mis au total 2h30 pour couvrir la totalité de la piste.

Le poste frontière nous réserve les mêmes surprises que les précédents. Josiane une fois de plus collecte nos passeports dans son petit carton. Tandis que Bernard s'initie au commerce du change en FCFA auprès des "touristes" dans la file....

Comme d'habitude, l'attente est longue et chacun se rafraîchit comme il peut.

19 h 15. La nuit est tombée. Nous sommes toujours au poste de douane de Diama, mais côté sénégalais. L'ombre de Tanger Med plane .....on patiente, on patiente.....

21 h . On dirait vraiment que l'histoire se répète. Notre passage est conditionné par la délivrance d'une autorisation spéciale inattendue, qui arrivera, depuis St Louis, en taxi s'il vous plaît..... mais cela va prendre un certain temps. Alors on installe la cuisine et les tables sur le parking de la douane. On commence à avoir nos habitudes.

Déguster de la langue de bœuf sauce piquante au nez et à la barbe des douaniers, on ne l'avait pas encore fait. Et tout cela dans un "décor de rêve"....

Nous léverons le camp après le repas, direction le camping de Zebrabar. Un endroit paradisiaque,dans le parc naturel de la langue de barbarie. Mardi, journée de repos, lessive, détente, visite de St louis pour certains, baignade pour d'autres, on reprendra la route mercredi.

Histoire de ne pas s'ennuyer, encore une opération "sortir un camion du sable"......la douche est proche heureusement.