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Jeudi 14 novembre 2024 – Warrang/Bona

Départ à l'aube, dans la brume matinale. Les enfants sont en chemin pour l'école, cartables sur le dos. Les cours débutent à 7h30. Tous n'ont toujours pas cette chance. Dès la sortie du village, nous apercevons de frêles silhouettes occupées à la récolte des arachides. Plus loin, les enfants talibés ont débuté leur journée d'errance et de mendicité.

Nous roulons pendant presqu'une heure sur une piste de sable rouge, bien ondulée (identifiée comme route départementale). Une halte s'impose dès que nous retrouvons le goudron.

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Le tracé a certes été chaotique, mais il nous a permis de découvrir des paysages et des arbres remarquables.

Nous retrouvons la RN1, direction Kaolak. Itinéraire très emprunté par des camions aux allures de mastodontes. Le goudron souffre beaucoup. Les dépassements sont périlleux. Vigilance totale. Heureusement, la solidarité fonctionne à fond via la CB.

Il a énormément plu ces dernières semaines, la végétation est luxuriante.

Deux mondes se côtoient, à quelques mètres. Moteur d'un côté, animal de l'autre. Complètement gazés par les pots d'échappement défaillants des forçats de la route, nous rêvons de campagne et d'air pur, tout en évitant, à gauche, un âne surgissant à l'improviste, à droite une moto dérapant dans le sable, et en face, un magnifique troupeau de vaches déambulant avec grâce et lenteur sur la moitié de la chaussée. Les routes sénégalaises sont en permanence pleines de surprises.

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Aux abords de Fatik, après avoir traversé le fleuve Saloum, nous longeons les marais salants.

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Au cours d'une pause, Alexandra fait des heureux, avec quelques ballons de baudruche

13 h, nous prenons notre courage à deux mains car nous arrivons à la frontière. 4 postes de douane à franchir. La sortie du Sénégal se déroule plutôt rapidement. Tout juste un petit circuit de tourniquet, avec ventilateur s'il vous plaît ; Direction la frontière gambienne, à 200 mètres. Le poste de douane est une fourmilière : militaires et policiers affairés, poids lourds en nombre, stationnés là où ils peuvent, marchands ambulants en tous genres et grappes d'enfants qui mendient aux fenêtres des voitures. Au milieu de tout cela, nos 27 véhicules s'infiltrent au mieux, puis, sous les ordres indiscutables des militaires, vont se garer dans une zone à l'extérieur, en plein soleil évidemment. 43 degrés. Aucune surprise, la même situation que pour les convois précédents. Règle d'or : la patience.

16 h. Certains ont installé leur campement, profitant d'une ombre salvatrice.

17 h, le convoi s'ebranle. Pas très loin. A peine 1 km. Arrêt police gambienne. Encore quelques formalités......et nous franchissons le pont Farafeni qui enjambe le fleuve Gambie. Il ne nous faut pas plus de 30 mn pour atteindre le poste de douane de sortie du pays. Nouvelle attente, le soleil a bien décliné et la température devient tout à fait supportable. Quelques femmes proposent eau, biscuits, cacahuètes. De magnifiques oiseaux au plumage vert fluorescent s'accrochent aux fils électriques. Un mini-bus rempli à ras bord klaxonne avec insistance pour rassembler ses passagers. Scènes de la vie ordinaire, un jeudi soir, à Senoba (Gambie).

3 files d'attente, 4 prises d'empreintes et de photos, 3 ou 4 promenades de passeports plus tard, nous pouvons entrer de nouveau au Sénégal, en Casamance !!!!! Il est 20 h, nous prenons la route direction Bona où nous sommes attendus pour une remise de voiture. La soirée s'annonce longue....compte-rendu demain.

l'équipage du jour

Voiture 13 : Dominique Foncelle et Dominique Ricoux

Avec un tel chiffre, il fallait bien les garder pour la fin. Mrs relais CB. Ce sont eux qui transmettent les informations à l'arrière du convoi.

Mercredi 13 novembre 2024 – St Louis/Warrant

Retour en images sur la journée d'hier

Promenade au bord de la lagune, circuit en pirogue pour admirer les pélicans......et les crabes.

Visite de St Louis et ses maisons coloniales, le port de pêche

1er repas sénégalais.....lotte.

et le regard des enfants......

Nous quittons le camping à 8 h 30, reposés, détendus, prêts à avaler des kilomètres.

Nous traversons de nombreux villages, tous très animés - boutiques achalandées en tous genres, étals de fruits et légumes, charrettes, bus bondés où s'accrochent à l'arrière des grappes de jeunes ; Les dibiteries (boucheries) regorgent de marchandises. Les djakartas (motos taxis capitonnées de papier bulles) slaloment. On entend le ferronnier qui martèle avec force sur l'armature d'un portail. Tout près, des alignements de canapés et fauteuils luttent contre la poussière ambiante.

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Entre les villages, à l'ombre des arbres, les femmes proposent arachides, jus de citron, fleurs d'hibiscus (pour le jus de bissap), et courent aux fenêtres des véhicules dès le premier ralentissement. Avant chaque "dos d'âne", très fréquents, les emplacements sont les plus convoités.

Certains villages ont leurs traditions dans les fabrications artisanales : articles en fer blanc, sandales en cuir, vannerie.....Le contraste avec la Mauritanie est saisissant.

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Le contournement de la ville de Thies a mis en évidence une fois de plus le sens aigu de l'orientation de tous les convoyeurs. Pas un seul panneau indicateur, une circulation dense, aucune perte à la sortie !

L'aire de repos Sandia sur l'autoroute A1 nous accueille pour le pique-nique de mi-journée. On cherche l'ombre, comme on peut.....

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Nous arrivons en fin d'après-midi au centre de formation Osanam de Warrang, qui sera notre gîte pour la nuit. Ce centre est géré par l'association "Les mains ouvertes". Il accueille 230 élèves dans les domaines de la mécanique, la couture, la maçonnerie, la menuiserie.

Une des voitures de notre convoi, financée par l'association "Les Mains ouvertes" de Gerzat (Puy de Dôme) est remise au centre. Il s'agit de la voiture 16, conduite par Philippe et Jonathan.

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Pas de répit pour les bricoleurs......

Même sous une température caniculaire, rien ne les arrête. Ici, préparation du support pour intégrer un brancard dans l'un des véhicules qui sera livré demain.

Un parfum de fin de convoi....

Marie-Claire, notre plus jeune convoyeuse, nous quitte aujourd'hui à M'Bour. Elle va rejoindre à Dakar l'école dans laquelle, pendant 9 mois, en service civique, elle formera les jeunes à l'informatique. Son sourire va manquer à tout le convoi. Dans la voiture 11, sa "maman d'adoption" pleure son départ.

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Les équipages du jour :

Voiture 12 : Cyril Joal et Hervé Poumerol

L'alliance de la cuisine et de la mécanique, doublée de belles compétences en animation sur la CB. Un équipage de choc.

Voiture 14 : Bernadette Gabily et Michèle Denis

Même avec des pneus sur le toit, elles ont assuré jusqu'au bout !

Lundi 11 novembre 2024 – Nouakchott/St Louis.

Moustiques, mélodies religieuses, klaxons et bruits de circulation, tout était au rendez-vous pour nous assurer un réveil matinal. La sortie de Nouakchott un lundi matin, en plein démarrage d'activité, a relevé du rodéo. Nous sommes bien les seuls à utiliser les clignotants ! Mais tout le monde en est sorti indemne, véhicules et convoyeurs, même si ces derniers ont eu besoin de faire redescendre le stress dès le calme du désert retrouvé.

Nous roulons en accordéon, stoppés régulièrement par les nombreux contrôles de police, gendarmerie, douane, mais aussi par les troupeaux de vaches et de mules à l'instinct suicidaire.

Le désert est devenu verdoyant. Merci les pluies diluviennes de l'hivernage. On pourrait presque se croire dans nos campagnes méditerranéennes.

L'habitat est beaucoup plus dense qu'au nord du pays et de nombreux enfants nous saluent sur notre passage.

Nous arrivons enfin au passage redouté ou attendu, c'est selon l'appréciation de chacun : la digue jusqu'au poste frontière de Diama. 35 kms de piste, plus ou moins carrossable, souvent moins que plus, avec des ornières dignes des plus grands chantiers.

Au milieu de cette poussière de sable qui envahit narines, bouches et habitacles, de magnifiques vols de pélicans surveillent, dans un ballet bien orchestré, l'avancée poussive de notre convoi.

Nous croisons aussi quelques phacochères, de petits crocodiles, des oiseaux insolites. Même si le paysage est splendide, nous accueillons tous avec joie et soulagement la fin de ce périple. Il fait 43 degrés. Nous aurons mis au total 2h30 pour couvrir la totalité de la piste.

Le poste frontière nous réserve les mêmes surprises que les précédents. Josiane une fois de plus collecte nos passeports dans son petit carton. Tandis que Bernard s'initie au commerce du change en FCFA auprès des "touristes" dans la file....

Comme d'habitude, l'attente est longue et chacun se rafraîchit comme il peut.

19 h 15. La nuit est tombée. Nous sommes toujours au poste de douane de Diama, mais côté sénégalais. L'ombre de Tanger Med plane .....on patiente, on patiente.....

21 h . On dirait vraiment que l'histoire se répète. Notre passage est conditionné par la délivrance d'une autorisation spéciale inattendue, qui arrivera, depuis St Louis, en taxi s'il vous plaît..... mais cela va prendre un certain temps. Alors on installe la cuisine et les tables sur le parking de la douane. On commence à avoir nos habitudes.

Déguster de la langue de bœuf sauce piquante au nez et à la barbe des douaniers, on ne l'avait pas encore fait. Et tout cela dans un "décor de rêve"....

Nous léverons le camp après le repas, direction le camping de Zebrabar. Un endroit paradisiaque,dans le parc naturel de la langue de barbarie. Mardi, journée de repos, lessive, détente, visite de St louis pour certains, baignade pour d'autres, on reprendra la route mercredi.

Histoire de ne pas s'ennuyer, encore une opération "sortir un camion du sable"......la douche est proche heureusement.

Dimanche 10 novembre 2024 Nouadhibou/Nouakchott

Journee de dimanche : Le changement d'heure dès notre entrée dans le pays nous a octroyé 60 mn de sommeil en plus, et c'est donc sous le soleil naissant que nous avons quitté Nouadhibou. Escortés par des vaches, nous rejoignons la lagune où des chiens errants aux allures de fennec s'essayent à traverser entre nos voitures.

Le désert s'étale, à perte de vue. Nous suivons le tracé d'une ligne à haute tension, rejointe bientôt par un champ d'éoliennes. La modernité fait son chemin, pourtant les habitations éparses à proximité ne semblent pas en bénéficier.

Petite pause récréative dans les dunes. Certains retrouvent leur âme d'enfant et tentent quelques roulades.

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Le paysage change. Le ruban noir de la route tranche sur cette immensité ocre, sans le moindre relief. Et cela pendant des kilomètres.

Soudain, surgissant comme un mirage, une entrée d'agglomération jalonnée de lampadaires à énergie solaire. Chami. Des habitations en dur, des commerces, un marché, des banques, une mosquée......Depuis notre départ de Nouadhibou, (230 kms), c'est la première manifestation d'une vie presque urbaine.Les dernières constructions passées, nous retrouvons le désert et son horizon incertain. 42 degrés. Il faut choisir : suer à grosses gouttes dans l'habitacle, ou ouvrir les fenêtres et manger du sable. Sûr que le prochain repas va croustiller sous la dent.

Quelques moutons rachitiques broutent l'herbe rare. Pas le temps de voir si un berger les accompagne, emmitouflé dans son tizurit (longue tunique) et son turban. Le vent souffle fort aujourd'hui.

La pause déjeuner prend des airs de campement touareg. Tous les moyens sont bons pour se protéger de ce vent de sable. Les reconnaissez-vous ?

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Ce midi, impensable de sortir tables et couverts, ce sera sandwich.

Notre trajet de l'après-midi ressemble étrangement à celui du matin (lignes droites, plateaux de sable), si ce n'est, de temps en temps, quelques espaces herbeux sans doute favorisés par les pluies abondantes de l'hivernage précédent (juillet à octobre).

Attention, traversées fréquentes et inopinées de dromadaires !

L'arrivée à Nouakchott se déroule sans encombre. Nous retrouvons notre villégiature habituelle au sein de la mission catholique. Nuit mauritanienne citadine, avec toutes ses sonorités.

Scènes de la vie quotidienne

Jean-Christophe, chef des mécanos, n'hésite pas à le rappeler haut et fort : tous les matins, vérification des niveaux.

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Au début, c'est un peu surprenant, puis on s'habitue. A quoi ? A la vaisselle "au cul de la voiture", avec 15 cl d'eau et la lampe frontale en vigie. Tout un art de vivre.......

Un miracle dans le désert

Un pick-up s'arrête au bord de la piste sur laquelle nous stationnons. Et qui en sort ? Abdou, guide mauritanien qui a accompagné les RSA à travers le pays depuis ses débuts jusqu'en 2004. Il a reconnu les véhicules, mais aussi Cyril et Bernard, nos deux cuistots. Retrouvailles émouvantes, complètement improbables, avec tous ceux qui l'ont connu durant ces expéditions. Abdou est toujours guide, mais il avoue que depuis plusieurs années, le touriste se fait rare.

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Souvenirs.....

Nous passons devant le lieu où ont été dispersées les cendres de notre ami Philippe Giraud, un des anciens piliers de l'association. Ancien opticien à Riom, (Puy de Dôme), il ne manquait jamais d'emporter avec lui une provision de lunettes pour les casamançais. Moment d'émotion pour tous ceux qui l'ont connu et apprécié ; ils sont nombreux.

Les équipages du jour

Voiture 15 : Marc kilberger et Jean-Marc Dardard

Marc est notre vétéran dans le convoi. Il connaît toutes les ficelles, et avec son complice, il nous approvisionne quotidiennement en pain. Chapeau !

Samedi 9 novembre 2024 – Bir Gandouz/Nouadhibou

Quelle nuit réparatrice ! Un lit, une douche, et les convoyeurs sont sur pied pour de nouvelles aventures. L'estomac bien rempli par un solide petit déjeuner pris à l'hôtel, nous reprenons la route, direction la frontière, d'abord marocaine, puis mauritanienne.

Le long de la route, nous observons le même spectacle que les jours précédents : Si nous avions ramassé tous les squelettes de pneus éclatés depuis Laayoune, nous aurions eu largement de quoi alimenter une usine de recyclage.....

A propos de recyclage, notre convoi se veut aussi éco-responsable. Les bouteilles d'eau minérale fournies par l'entreprise de Laqueuille sont systématiquement compactées. Nous avons tous dans nos voitures des fac similés des compressions de César. Comment allons-nous expliquer cela aux douaniers ? Trafic d'art brut ?

A l'exception de 2 véhicules militaires, nous n'avons croisé personne jusqu'à la douane (80 kms), et pour cause, le poste de douane marocaine n'ouvre qu'à 9h. A 8 h 18, nous prenons place dans la file d'attente.

Profiter de l'attente pour se ressourcer......

A 11 h 45, nous franchissons enfin la frontière marocaine. Grosse surprise. Cette attente n'était pas programmée car le passage s'avérait beaucoup plus simple auparavant. Mais nous savons tous prendre les choses avec philosophie et abordons le "no man's land" jusqu'à la prochaine douane, l'entrée en Mauritanie, avec un moral à toute épreuve. Cette zone, qui s'étend sur un peu plus de 2 kms n'a rien d'un site touristique et n'incite pas à la promenade.

Depuis 2022, le poste de douane mauritanien s'est refait une beauté : peinture fraîche blanche et bleue, drapeaux rutilants et une salle d'attente pour les visas presque climatisée. La procédure aussi s'est perfectionnée. A peine plus de deux heures. Un record !

Nous allons pouvoir pénétrez sur le territoire mauritanien.

N'importe quel siège fait l'affaire quand il faut patienter.....

16 h 20. Notre optimisme a été douché (au sens propre comme au figuré. Il fait 40 degrés) quand nous avons compris qu'il y avait encore un poste de police à franchir.....et 1 h après notre sortie de la douane, nous grillons toujours dans les voitures. L'avantage (car il faut bien rester positif), c'est que nous pouvons encore profiter de la couverture WiFi marocaine.......

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Enfin, nous avons pu franchir le poste frontière, direction Nouadhibou. Nous retrouvons le désert, mais il est bien mauritanien !  La dernière portion de route se déroule sans encombre jusqu’à notre installation dans l’enceinte de la mission catholique locale.

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Plein feux sur Mr Projecteur

Quel que soit le lieu, Pascal nous apporte la lumière. Chaque soir, il installe le mât qui permettra à l’équipe cuisine de préparer le repas, et à tous de savourer, et pas seulement avec les papilles, les mets délicieux. Qui parmi vous a déjà dégusté un couscous royal, suivi d’un nougat glacé au coulis de myrtilles en plein désert ? Tout cela mérite bien les feux d’un projecteur.

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Les équipages du jour :

Voiture 16 : Philippe Pinet des Echos et Jonathan Cheynet (notre benjamin, service civique de La Guilde)

Tous deux pilotent un véhicule 5 places financé par l’association « Les Mains Ouvertes » de Gerzat (banlieue de Clermont-Ferrand). Une antenne de cette structure se trouve à Warang, au sud de M’Bour, et c’est là que ce véhicule sera laissé, normalement le mercredi 13 novembre, où il assurera le transport des personnels.

Voiture 11 : Anne-Claude Henriot (le blog) et Marie-Claire Sorlier (service civique sous le parrainage de La Guilde)

La voiture 11 a été préparée par les jeunes en formation à la Maison Familiale Rurale de Saint-André-le-Gaz.