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Mercredi 20 novembre 2024 – Kolda

Une petite trentaine de personnes compose la délégation qui se rend à Kolda. 2 véhicules Renault Trafic et 5 kangoos font partie du voyage pour être remis dans les postes de santé de la région. Nous empruntons une route "confortable", avec de nombreuses portions reconstituées en pavés. Un plaisir de rouler par rapport aux jours précédents.

Nous longeons le fleuve Casamance et traversons de nombreux villages. Dans les rizières, les femmes sont déjà à la tâche. Sur le bord de la route, étals de légumes, artisans, écoles, la vie est partout.

Après environ 80 kms, nous atteignons la commune de Samine où nous devons laisser un Renault Trafic au centre de santé. La population nous attend sur la grand rue et nous escorte jusqu'à centre de santé où un comité d'accueil est déjà sur place.

Chapiteau, eau fraîche, bananes, et bien sûr musiciens.

Dans cette agglomération de la haute Casamance, toute proche de la Guinée-Bissau, le transfert des malades, le plus souvent vers l'hôpital de Ziguinchor, est une vraie problématique. L'ambulance est accueillie avec un grand enthousiasme, surtout en cette période de recrudescence du palu.

Entre canicule (il fait certainement près de 40 degrés) et coupures de courant qui condamnent les micros, les discours s'enchaînent. Quelques cadeaux sont échangés : balafon, pagnes offerts par les habitants.

Pierre Miele, président, insiste sur les bonnes conditions d'utilisation et d'entretien du véhicule.

Puis arrive le moment de transmettre les clés du véhicule aux nouveaux utilisateurs. Alain et Claude donnent les derniers conseils.

Après moult remerciements et une photo avec les enfants, nous reprenons la route, direction Kolda.

Le paysage différe. Une fois la forêt classée de Mangaroungou franchie, nous ne voyons plus du tout de fromagers et de rôniers. Les palmiers et les anacardiers sont majoritaires. Les termitieres se dressent, de plus en plus importantes.

L'heure avance et les collégiens commencent à regagner leur logis, parcourant plusieurs kms sur un goudron brûlant.

Arrêt impromptu à Tanaf. Contrôle de la gendarmerie. Les passeports reprennent l'air, une fois de plus.

Plus nous approchons de Kolda, plus l'habitat se modifie. Les cases sont encore très présentes dans les villages.

Nous entrons dans Kolda aux alentours de 13 h, juste à temps pour penser à notre collation. Ce sera dans un restaurant local, pour un poulet yassa épicé, succulent.

Nous avons un peu de temps avant la livraison du matériel médical à l'hôpital général de Kolda, prévue pour 16 h 30. L'installation à l'hôtel peut s'insérer dans ce créneau et la douche nous fait déjà rêver. Mauvaise surprise, quiproquo dans les dates......Le groupe sera finalement réparti dans 2 hôtels.

Moment de détente en soirée autour de la piscine de l'hôtel.......à condition de ne pas piquer une tête !

Des nouvelles du poste de santé de Tiara

Dès la fin du déballage du matériel, les consultations ont commencé : pansements, injections, mais aussi quelques hospitalisations pour palu. Une journée du planning familial est également organisée, en profitant de la présence de Jean-Clément, obstétricien. Des contacts sont pris aussi avec l'école, jumelée avec celle d'Olby (Auvergne). Un beau partenariat.

et encore un anniversaire !

celui du chef de convoi, Gilbert, fêté dignement, comme il se doit !

Mardi 19 novembre 2024 – Nioumoune

Aujourd'hui, expédition à Nioumoune. Le mot n'est pas trop fort. Le rassemblement est fixé à 8 h, 4 mini-bus sont prévus, pour le transport jusqu'à Elinkine, de la quarantaine de participants. Après quelques déboires au moment du coup de sifflet de départ, nous prenons place dans les véhicules. La route jusqu'à Oussouye se déroule plutôt bien, et tous ceux qui ont encore dans les lombaires la chaussée particulièrement accidentée de la veille, entre Bignona et Diouloulou, parlent même, par comparaison, d'une piste de billard. Mais ils vont vite déchanter car, après le grand carrefour, nous quittons le goudron pour une piste, comment dire, d'entraînement de stock-cars.....

Mais nous arrivons finalement à peu près à l'heure à Elinkine, juste à temps pour la pirogue. Nous découvrons aussi, à ce moment là, la pirogue-ambulance, objet de la livraison du jour.

Un vrai transport de VIP : sièges larges, toile protectrice pour le soleil. Un minimum quand il s'agira de déplacer des malades ou des blessés. Un brancard peut même être installé si besoin.

Pour le reste de la troupe, ce sera bain de pieds, escalade et contorsion pour remplir, tout en maintenant l'équilibre, la grande pirogue villageoise. Distribution de gilets de sauvetage, mesure de protection pour le soleil, chacun cale une fesse comme il peut sur les planches étroites et aspire à l'air du large afin que la brise assèche la sueur coulant à flot sous la chaleur accablante. Composition de l'équipage : 43 toubabs et 8 sénégalais.

Le départ est enfin donné. A peine 1minute de navigation, nous sommes interpellés par le poste voisin de l'armée sénégalaise. Avec notre sens de l'humour habituel, les blagues fusent " Josiane, ramasse les passeports", " Préparez les pouces pour les empreintes."etc, etc....

Mais la plaisanterie s'est transformée en réalité et il a bien fallu remettre, au dessus de l'eau, dans un pseudo-équilibre bercé par les flots, nos sésames, qui seront à peine regardés par les soldats. Pourquoi ? Mystère.

Nous pouvons ensuite repartir et remonter le bolong jusqu'à l'embranchement avec le lit principal du fleuve.

Après 1 heure de navigation, certains s'affolent : de l'eau entre au fond de la pirogue ! Cela fait bien rire le capitaine. Pour lui, il n'y a même pas de quoi écoper......

Sous l'effet de la chaleur, la fatigue commence à se faire sentir et on ne voit bientôt plus qu'une masse orange affublée de chapeaux. Certains ont fait preuve d'originalité pour éviter le coup de soleil sur les oreilles.

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Enfin, après 2 heures de traversée, nous pénétrons dans un bolong qui doit nous conduire sur la commune de Nioumoune. Comment le capitaine sait-il qu'il s'agit de la bonne entrée ? Nous sommes admiratifs car, pour nos yeux de citadins, aucun indice ne permet de nous situer. (Et le capitaine n'a pas de GPS)

Sur l'embarcadère, toute la population de l'île et des îles alentours s'est massée pour nous attendre, les autorités, les enfants des écoles, au rythme des djembés et des percussions. La pirogue a même effectué plusieurs tours d'honneur avant d'accoster, sous les applaudissements.

Puis la réception officielle peut commencer, sous la présidence de sa Majesté la reine de Nioumoune. Discours, entrecoupés de chants et de danse, le tout piloté par un maître de cérémonie.

Toute la population adresse ses remerciements chaleureux à Marc Kikberger et Yacinthe Diédou, à l'initiative du projet de pirogue-ambulance, un projet qui voit son aboutissement aujourd'hui après plusieurs années de démarches.

Un repas collectif nous attend dans la salle municipale : Tiep poisson. Avant de servir, les femmes du village viennent honorer la reine de Nioumoune, ainsi que la représentante du poste de santé.

Et, toujours en musique, entourés des groupes de danseuses costumées, nous terminons l'après-midi dans cette générosité débordante qui nous va droit au coeur.

Au moment de notre départ tout le village est là, à nouveau, à l'embarcadère. Notre pirogue accueille aussi quelques villageois qui profitent du transport.

C'est donc bien chargé que le bateau prend le chemin du retour, sous le soleil couchant ; La lumière rasante enflamme la mangrove et le plumage des hérons cendrés prend des teintes automnales.

Il y a de l'émotion dans l'air tellement ces moments de rencontre que nous venons de vivre ont été forts. Merci à toute la population de Nioumoune et ses îles alentour.

PS : Nous avons remontré nos passeports aux mêmes militaires avant d'arriver à Elinkine. Heureusement, le soleil déclinant a facilité notre attente. Il a fallu parlementer, une histoire de nombre de passagers, qui nous a fait craindre une "zone de rétention" de plus...... Mais tout s'est bien terminé, comme toujours.

Un petit coucou de Diana Malary

Nos amis en mission à Diana Malary n'ont pas chômé non plus : 47 consultations, une tranchée pour l'adduction d'eau (en attendant, il faut se contenter d'une "douche économique")

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et pour clore la journée, un coucher de soleil digne d'un film hollywoodien......

Clin d'oeil

Quand le taxi se fait rare, on choisit le mode de transport disponible........

Lundi 18 novembre 2024 – Ziguinchor/Bignona/Diouloulou/Diana Malary/Tiarra/Nioumoune……….

A partir d’aujourd’hui, les activités nombreuses et variées se croisent, dans le prolongement du convoi.

A Ziguinchor, l’atelier mécanique fonctionne encore à plein régime, toutes les vidanges ne sont pas encore faites, et il y a un peu de carrosserie en attente.

Parallèlement, un groupe important s’est rendu, dès ce matin, à Bignona pour la remise d’un Master ambulance donnée par le SDIS 63, puis à Diouloulou, pour la même dotation.

De son côté, l’équipe médicale a pris la route, direction les postes de santé, tandis qu’une équipe de médecins est partie en éclaireur sur l’ile de Nioumoune.

Voici donc un compte-rendu en images de cette journée.

Au garage, pas de répit. Sous un soleil de plomb, pas un poil d'ombre pour nos mécanos qui peaufinent les véhicules. Peut-être arriveront-ils à piquer une tête dans l'eau avant la fin de la semaine ? On leur souhaite.

Départ d'une partie de l'équipe médicale pour Diana Malary et Tiarra. D'autres sont déjà en route, depuis le petit matin, à bord d'un camion qui transporte tout le matériel médical destiné à ces deux postes de santé.

Tous les trajets sont rentabilisés au maximum. Ici, dépôt d'un colis en route, au dispensaire de Marsassoum : de la layette donné par un partenaire auvergnat, pour les enfants du village.

Arrivée en fin de matinée au poste de santé de Diana Malary

Puis au poste de santé de Tiarra......

Pendant ce temps, une troisième équipe de médecins partait en éclaireur sur l'île de Nioumoune. Attention, l'embarcadère n'est pas garanti et il faut parfois accoster par ses propres moyens, sauf quand, comme Valérie, on trouve un chevalier servant !

Dépaysement assuré dans ce bout de terre isolé de toutes parts au milieux des bolongs. Beaucoup d'entre nous s'y rendront demain pour la remise de la pirogue-ambulance.

Pendant ce temps, plus au nord, deux masters ambulance donnés par le SDIS 63 cheminaient vers leur lieu d'affectation. L'hôpital de Bignona pour le premier :

Joël et José remettent les clés de leur véhicule au futur utilisateur. Puis les autorités locales posent pour la photo officielle.

A Diouloulou, deuxième remise de master ambulance du SDIS 63 :

Wilbert et Claude avaient presque la larme à l'oeil en quittant leur véhicule. Mais l'accueil de la population de Diouloulou leur a vite fait oublier ce moment d'émotion. Tout d'abord, il y a eu beaucoup de curiosité et d'admiration devant un si bel équipement :

Puis une cérémonie festive digne des plus grands évènements villageois

En parallèle, une distribution de ballons de foot a fait des heureux !!!!

En conclusion, une journée bien remplie pour tous, des missions accomplies, et la satisfaction d'avoir peut-être apporté un peu de douceur dans des vies souvent bien rudes.......

Petit retour sur la journée de dimanche

Hier, quelques "touristes du dimanche" ont profité de la pause du week-end pour découvrir en pirogue l'île aux oiseaux. Direction Affiniam, village de pêcheurs.

Une belle rencontre avec oiseaux et dauphins qui se sont livrés à un ballet majestueux, sans aucune crainte, tout près de l'embarcation ;

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Et pour finir ce compte-rendu, un cliché insolite dans Ziguinchor :

Et ce qui, depuis quelques jours, illumine nos soirées....... le coucher du soleil sur le fleuve Casamance.

Dimanche 17 novembre 2024 – Ziguinchor

La famille des AAC en villégiature à Ziguinchor s’est considérablement agrandie depuis hier. Les accompagnants, conjoints et autres membres des missions médicales ont finalement atterri dans la nuit de samedi au Cap Skirring. C’est donc une assemblée de plus de 80 personnes qui s’est retrouvée, en soirée, pour un repas partagé sur la terrasse de l’hôtel Kadiandoumagne. Et afin que la fête soit complète, l’équipe locale de mécaniciens encadrée par Guy, ainsi que quelques responsables de postes de santé ayant pu faire le déplacement, ont été invités à se joindre au groupe.

Nos chefs cuisiniers, Bernard et Cyril, ont investi les fourneaux de l’hôtel et préparé un délicieux repas. Moment d’échange, de partage, de convivialité, qui marque cette édition de la RSA, en attendant la prochaine.

Le chef de convoi, Gilbert (bien fatigué il faut l’avouer, à tel point que sa voix l’a lâché), heureux d’avoir conduit à bon port équipages et véhicules, a remis le traditionnel sifflet de ralliement dans les mains de Yannick, gardien de l’instrument jusqu’en 2026. A qui sera-t-il transmis ? Trop tôt pour le dire.

Pierre, le président, n’a pas manqué de remercier tous les partenaires ayant facilité notre route. Dans cette ambiance chaleureuse, agrémentée de chansons populaires détournées pour célébrer les convoyeurs (avec Jean à la guitare bien sûr), la soirée s’est étirée, « tranquillement » (comme dirait Gilbert quand on roule en convoi). Etiré aussi, l’aligot, cuisiné par nos chefs, qui a donné bien du mal aux serveurs locaux découvrant cette étrange mixture !

L'équipe médicale

Samedi après-midi nos médecins ont été reçus à l’hôpital régional de Ziguinchor, par le directeur-adjoint et plusieurs membres de l’équipe soignante. Un don important de matériel a été déposé dans différents services : chirurgie, dermatologie, service réanimation. Un lot conséquent aussi en chirurgie orthopédique ainsi que du matériel de kinésithérapie. Une convention a été établie à cette occasion, concernant l’entretien de ces matériels par l’hôpital. Une liste précise de besoins sera transmise dans les semaines à venir, et cela afin de laisser suffisamment de temps pour collecter les équipements demandés avant la prochaine RSA.

Sur le retour, rencontre insolite : un véhicule ambulance RSA année ???? Un peu sale, mais en parfait état apparemment. Même les autocollants ont résisté. Du sacré matériel……

Impressions de fin de convoi

Depuis que les accompagnants sont arrivés, chacun raconte, à sa manière, le convoi. On glane ainsi quelques anecdotes ayant marqué les convoyeurs.

Patrick, quel que soit l’endroit, est toujours disponible pour une réparation : ici, une chasse d’eau, là, une serrure… accueil enthousiaste garanti.

Les mécanos n’ont pas réparé que des moteurs : rustines sur les matelas percés (la palme revient à Valérie !), semelles de chaussures recollées, pare-choc redressé au sèche-cheveux…. rien ne leur résiste.

Claude (le savoyard) a lavé sa tente pendant 2 jours pour enlever l’odeur du chat venu copieusement l’arroser pendant la nuit à Boujdour…..

Le camion 27, dernier du convoi, s’arrête en voiture balai dès qu’un véhicule est en souffrance. Mais qui accompagne le camion 27 quand il tombe lui-même en panne, en plein Sud-Maroc ? Grand moment de solitude.

Il y en aurait encore beaucoup à relater. Et nous n’entrerons pas dans le détail des nombreuses « pauses techniques » destinées à soulager des besoins naturels, dans des sites parfois peu adaptés comme près du trou du diable (5 novembre) où Josiane s’est transformée en « dame-pipi »  autour de la bâche installée sur les portes arrières du Kangoo. De quoi créer des liens solides entre convoyeurs ! Comme les ronflements, sonores, pas toujours en harmonie, montant ou descendant la gamme, dans une franche promiscuité tout juste préservée par le fin nylon des toiles de tente….

Bref, le convoi se vit de manière intense, qu’on le veuille ou non et laisse son empreinte sur chacun.

PS : A tous ceux qui voudraient faire un cadeau de Noël à Jean-Marc, voilà une idée : une barre de remorquage (il bat tous les records de traction avec la voiture 15).

Josiane et Véronique sont encore plongées dans des listes !!!!! Ce n’est pas pour la douane cette fois, mais pour les hôpitaux locaux et le matériel remis. Sûr que leurs rêves vont être quadrillés dans des tableaux Excel pendant encore plusieurs jours.

Belle découverte ce matin pour quelques nouveaux convoyeurs en allant écouter la grande chorale de Ziguinchor à la cathédrale pour la messe dominicale. Frissons garantis. Ce sera une des seules sorties en ville ce dimanche. Les déplacements sont restreints en ce jour d’élections et nous profitons de la quiétude au bord du fleuve pour nous ressourcer.

Prêts pour une bonne action !

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samedi 16 novembre 2024 – Ziguinchor

Il faut bien le reconnaître, même si, au premier abord cela peut paraître un peu trivial, nous avons tous beaucoup beaucoup apprécié de retrouver le confort de nos vies occidentales dans nos hôtels respectifs ! C'est donc parfaitement décapés et l'œil frais que nous avons repris ce matin nos activités de la veille.

Grand déballage !

De l'outillage.....
Des pare-brises de rechange, très utiles pour les ambulances qui roulent essentiellement sur des pistes....
Des moteurs entiers, et il faut une certaine technique pour les sortir des voitures.

Toutes les autres pièces mécaniques que Guy, sur place pendant 6 mois, va utiliser pour l'entretien de toutes les ambulances déjà en circulation, (une soixantaine), certaines depuis de nombreuses années .

Tout le materiel medical a été déballé et trié. Pour être sûr qu'il n'a pas souffert pendant le transport, certains sont prêts à tester !

Toutes les bouteilles plastique sont compressées, grâce à une technique bien particulière mais d'une efficacité redoutable !

Quand la voiture est vide, elle peut partir au lavage. La station est un peu débordée et il nous faudra bien 2 jours pour tous passer.

Avant
Pendant
Apres......

Et pour finir, la déco !

Les CB ont été démontées. José a attrapé le rouleau de peinture et, d'une main de maître, remis à neuf tous les planchers avant la fixation des brancards. Après tout ce trajet, elles ont belle allure ces voitures !

Nous avons rendez-vous à 14 h avec la directrice de l'Alliance Française, Nathalie Carratié-Faye, et la responsable de la médiathèque Abibatou Diop. Les AAC ont apporté dans leurs bagages 3 ordinateurs pour cette structure. L'Alliance a été victime des émeutes en juin 2023 à Ziguinchor. La directrice nous fait visiter le site.

Avec beaucoup de courage et très peu de moyens financiers, toute l'équipe de l'Alliance s'est mobilisée pour évacuer, démolir ce qui était trop endommagé, puis réhabiliter éventuellement. Les activités n'ont jamais cessé, sous forme d'ateliers en plein air. La médiathèque est installée provisoirement dans un espace couvert. Système D, avec beaucoup de bonnes volontés.

La délégation des AAC découvre avec stupeur, et un vrai pincement au cœur, les dégâts. Il reste beaucoup à faire pour que l'Alliance retrouve sa vie d'avant : salles de cours équipées, restaurant, médiathèque pour les étudiants, maison des artistes, ..... Des dossiers de demande d'aides sont en cours, avec un permis de construire pour un bâtiment Diola ... Comme on le dit ici, Inch Allah...

Nous retraversons la ville. En ce samedi après-midi, veille d'élections législatives, chacun vaque à ses occupations dans le calme. Demain, toutes les activités seront suspendues. Les marchandes sur le trottoir nous ont prévenus de leur absence. Ce sera sans doute pour nous aussi une journée "farniente".

Sur le bord du fleuve, le nouveau musée en mémoire du naufrage du Joola (26 septembre 2002 - près de 2000 morts) dresse sa proue fièrement. Lui aussi sera fermé demain, mais nous ne manquerons pas d'aller le visiter dès que possible.

Vendredi 15 novembre 2024. Bona/Ziguinchor

Avant de parler de la dernière étape, retour sur la soirée d'hier qui restera sans doute dans les annales des RSA.

Malgré l'heure très tardive, une foule massée sur le bord de la piste nous attend, avec chants, percussions et un enthousiasme débordant qui, vite, nous incite à surmonter la fatigue de la journée.

Sur la place du village, chapiteaux et sièges sont dressés depuis le début de l'après-midi, la population et son maire comptant sur notre arrivée aux alentours de 15 h. Discours de bienvenue, remise d'ordinateurs pour l'école.

Très rapidement, écrasant les paroles institutionnelles, un mouvement de foule aux sonorités africaines s'introduit sur la place, propulsé par un personnage juché sur des échasses, mi-bienveillant, mi-effrayant, surtout pour les enfants. Le tiakaba (en woloff) ou yunkuliba (en mandingue, le dialecte le plus utilisé dans le village). Remontant toute la place, il draine les villageois jusqu'aux "officiels", dans une danse endiablée spectaculaire.

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Puis nous sommes conviés à un repas préparé par les femmes du village. Poulet mariné, sauce oignons et toute la garniture adéquate. Un régal pour nos estomacs affamés.

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Il est fort tard lorsque, après toutes ces festivités, nous rejoignons notre couche, campement du village pour les uns, tente pour les autres (pour la dernière fois).

Le matin, au réveil, nous découvrons un village dans un écrin paradisiaque, au bord du fleuve Casamance, avec des fromagers (l'arbre local) multicentenaires. L'étape du jour étant courte, nous profitons abondamment de ce cadre magique avant de remercier encore et encore pour son accueil toute la population et de remonter dans nos voitures.

Rencontre matinale sous le fromager avec les anciens du village
Debut de journée à l'école maternelle

Nous reprenons la route à travers une campagne verdoyante, parsemée de rizières. La toute nouvelle route, encore en chantier par endroit, rend le trajet plus facile.

Petite halte à Bignona pour saluer la municipalité en prévision de la livraison lundi d'un Master ambulance mis à disposition par le SDIS 63.

Dernier arrêt pique nique pour le convoi. Le camion cuisine se déploie pour la dernière fois. Et ne croyez pas que nous avons fini les restes. Nos cuistos nous ont une fois de plus régalés. Encore merci à eux.

Tout à l'heure nous serons à Ziguinchor, notre point d'arrivée. 6127 kms au total, 19 jours de route avec une moyenne de 10/12 h de conduite par jour, et pour l'anecdote (il y en a qui ont compté) 55 h dans des postes de douane.......

la RSA n'est pas finie, loin de là. Seul le trajet s'achève, avec sa vie en collectivité si particulière, qui laisse tant de souvenirs.

15 h. Nous retrouvons avec émotion la vue magnifique sur Ziguinchor depuis la digue et le pont sur le fleuve Casamance. Les pluies ont été fortes ici aussi. Le fleuve a pris ses aises largement au delà de ses limites habituelles.

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Dans un concert de klaxon, nous entrons en ville jusqu'au parking de la gouvernance. Un comité d'accueil est en place avec musiciens, danseurs et personnages maléfiques en tous genres ! Pendant plus d'une heure, sous un soleil de plomb nous serons entraînés dans un festival sonore qui nous transporte et nous émeut en même temps.

Il faudra pourtant penser à la suite..... vider les voitures, sous l'égide d'une organisation sans faille pilotée par Josiane et Michèle. Surtout ne pas mélanger les destinataires, les premières missions et livraisons commencent lundi.

Après toutes ces émotions, rien ne vaut une gazelle au bord du fleuve.....